Le droit de vivre

J'ai donné tant et si longtemps
Mon corps à des centaines d'amants
J'ai donné trop, bien trop souvent
De ces moments si exaltants
Et ils exaltaient tant les hommes
En découvrant mes si belles formes
Et ça me faisait sentir femme
Quand ils ne brisaient pas mon âme
Mais si souvent et si longtemps
J'ai craint à m'en glacer le sang
Qu'au détour d'une rue, d'une ruelle
J'en vois un qui me trouve trop belle
Trop belle pour pouvoir retenir
L'envie que je faisais rugir
Trop belle pour pouvoir ressentir
Cette violence qu'ils appellent désir
Et c'était ma faute chaque fois
Quand les coups s'abattaient sur moi
Ma faute, ma faute, toujours la mienne
Jamais la leur, j'étais certaine
Jusqu'à ce jour bénit des Dieux
Ou au détour d'un chemin creux
J'ai vu ces femmes si pleines d'amour
M'en offrir plus à chaque jour
Jusqu'à ce jour si merveilleux
Ou j'ai osé faire un grand vœux
Celui de n'être plus jamais
Une pute, une salope, un objet
Même aux yeux du plus aguichant
Même en échange d'une tonne d'argent
Car ce jour là on m'a appris
Que j'avais aussi droit à la vie...



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